Hotsuma-Tsutae Le Livre du Ciel (Chapitre 15-1) [Sommaire] [Japonais] [Anglais]


Vénération d’Inari et Connexion avec les Renards
(Origines du recyclage des déchets humains)


(Ukemitama)

La nature turbulente de Sosanowo était la cause de terribles ennuis pour toutes les personnes de son entourage. Tour à tour, il passait par des accès de comportement violent, connaissait ensuite de pitoyables crises de larmes, puis il éclatait dans une rage incontrôlable. Un jour, il avait planté des graines de riz non décortiqué dans une rizière sacrée préparée pour le Niiname (Festival des Prémices), ce qui avait retardé la croissance de la plante et gâché la récolte. Une autre fois, il avait lâché des chevaux dans les champs et les avait laissé piétiner les sillons, gaspillant à nouveau la moisson avant qu’elle ne soit récoltée. Les méfaits arbitraires de Sosanowo semblaient ne connaître aucune limite.

Isanami, sa mère, était persuadée qu’elle seule était responsable de toutes ces frasques de Sosanowo. Aussi se fit-elle construire le Sanctuaire de Kumano dans l’espoir d’exorciser son esprit indiscipliné et d’éviter que le bon peuple du pays n’ait à subir d’autres ravages. Jour après jour, elle alla prier en ce lieu, endossant ainsi les délits de son fils.

Un jour, apparemment oublieux de la détresse de sa mère, Sosanowo mit le feu à la montagne de Mikumano et les flammes arrivèrent même jusqu’au Sanctuaire de Kumano. Isanami s’enferma dans le sanctuaire et, avec ferveur, elle se mit à implorer les dieux pour qu’ils étouffent l’incendie déchaîné. Le premier dieu qu’elle invoqua fut Kagutsuchi, la divinité du feu. Mais tragiquement, elle fut balayée par les flammes tourbillonnantes et mourut brûlée. A cet instant, elle donna le jour à Haniyasu, la divinité de la terre, et finalement à Mizuhame, la divinité de l’eau. Kagutsuchi et Haniyasu s’unirent et engendrèrent un enfant qu’ils appelèrent Wakamusubi. Des vers à soie et des mûriers blancs poussèrent hors de la tête de cette divinité et du riz de son nombril. Par la suite, Wakamusubi allait être vénéré sous les noms d’Inari et d’Ukemitama, une divinité noble qui dispense la nourriture et le vêtement aux hommes.

Isanami avait involontairement donné naissance à ces trois divinités et était morte dans les flammes en raison de son angoisse à propos du sort de Sosanowo, son fils indigne. Elle fut enterrée en grande pompe à Arima (actuellement dans la ville de Kumano, préfecture de Mie) par les villageois qui éprouvaient une grande affection pour la sincérité de son cœur. Depuis cette époque, pendant des milliers d’années jusqu’à nos jours, la population a organisé ici le festival Tamashizume (apaisement de l’âme) en offrant des fleurs au printemps et des fruits de la récolte en automne.

(Ukemochi et Kada)

Les aliments que Kunitokotachi,le premier souverain, avait offert autrefois lors du festival de la divinité Amemiwoya (la Grande Divinité Parente des Cieux) étaient probablement des noix, des châtaignes et autres fruits des arbres, car la culture du riz ne s’était pas encore vraiment répandue. La lignée d’Ukemochi (Divinité de la Nourriture) a débuté avec le fils d’un des Kunisatsuchi (la deuxième génération des dirigeants). Kadamaro, actif pendant le règne d’Amateru, était un descendant de huitième génération d’Ukemochi.

A l’époque où Ukemochi régnait sur la Terre Centrale des Plaines de Roseaux (actuellement les régions de Kinki et Chugoku), il implora la divinité Ameminakanushi de lui accorder les semences d’une bonne nourriture pour son peuple. Ses prières parvinrent aux cieux et des semences hiyouru, remplies de l’esprit du soleil et de la lune, tombèrent des cieux sur la terre. Sans tarder, Ukemochi planta ces graines de la bienveillance divine. Celles qui avaient reçu l’esprit du soleil et avaient germé au bord de l’eau se sont transformées en riz de champ humide, tandis que celles qui renfermaient l’esprit de la lune sont devenues les plantes cultivées en terrain sec.

Quand arriva le premier jour du huitième mois, les graines plantées d’abord par Ukemochi s’étaient développées en plants de riz aux épis lourdement remplis de grains qui donnèrent une riche moisson. Ukemochi offrit les premiers fruits de la récolte au troisième souverain Toyokunnu et, ensemble, ils célébrèrent la moisson. En échange, Toyokunnu présenta des offrandes de coton rouge, blanc et jaune à la divinité Amenakafushi et il organisa un festival d’action de grâce. Du riz poli fut cuit et offert aux dieux. C’est alors qu’a commencé la coutume qui consiste à inviter des amis et connaissances pour échanger des cadeaux le premier jour du huitième mois (selon le calendrier lunaire). Cet usage était connu comme le festival Hassaku jusqu’à l’ère d’Edo. Une autre coutume qui s’est développée plus tard consistait à fabriquer des gâteaux de riz mochi dans un mortier au moyen d’un pilon. Ces gâteaux étaient alors offerts aux dieux le premier jour de la nouvelle année. Au cours du règne d’Ubichini, le quatrième souverain particulièrement déférent, cette nourriture était offerte aux dieux le premier jour de chaque mois.

Cependant, au cours du règne d’Omotaru et Kashikone, les sixièmes administrateurs célestes, le rendement de la récolte de riz diminua progressivement et l’on connut même plusieurs pauvres moissons. Sincèrement préoccupé du bien-être de son peuple, Amateru eut l’idée d’aller au pays d’Ukemochi qui jouissait de la réputation de disposer toujours de bonnes semences. Il souhaitait obtenir de lui certaines graines des meilleures variétés. Pour cela, il dépêcha son frère cadet Tsukiyomi en qualité d’émissaire.

En fait, les descendants d’Ukemochi avaient accompli des efforts assidus pour améliorer les variétés de riz qu’ils avaient reçues des cieux à l’état de semences. Très vite, ils avaient constaté que la croissance des plantes pouvait être améliorée en utilisant le purin humain comme engrais. Ils avaient également cultivé des variétés très fertiles, capables de résister aux typhons et aux insectes nuisibles.

La nouvelle de l’envoi de Tsukiyomi sur ordre d’Amateru était déjà parvenue à Ukemochi avant même son départ et les négociations au sujet du calendrier de sa visite avaient aussitôt été conclues. Membre de la famille du souverain, Tsukiyomi estimait qu’il allait de soi qu’il soit accueilli à la frontière, comme c’est le cas habituellement quand un personnage éminent se déplace en procession. Mais ce n’était pas le cas cette fois-ci et il fut obligé de voyager en terrain méconnu avant d’arriver finalement au domaine du septième Ukemochi.

Arrivé au palais d’Ukemochi, Tsukiyomi expliqua la raison de sa visite, mais il reçut une réponse d’un ton cassant :

« Je suis train de satisfaire un besoin naturel dans les toilettes en ce moment. Veuillez vous rendre d’abord à la salle de réunion, » Quelle façon impolie de saluer un membre de la noblesse sacrée, se dit Tsukiyomi, qui parvint toutefois à maîtriser son indignation face à une telle grossièreté. Il se mit donc en route vers la salle de réunion que l’on apercevait au-delà des champs. Tout en s’approchant, il observa le terrain et le paysage des alentours. Il vit alors des villageois qui puisaient du riz poli dans un seau, servant aux selles nocturnes, avant de le cuire. S’avançant un peu plus loin où des hommes travaillaient dans les champs, il fut éclaboussé accidentellement de purin que l’on éparpillait à la louche sur la terre. Plus loin, en route vers la salle de réunion, il rencontra des paysans qui plaçaient des navets dans des baquets de lisier malodorant, des récipients qu’ils portaient accrochés à une palanche placée sur l’épaule.

Arrivé à l’endroit de la rencontre. Tsukiyomi enleva d’abord la saleté de ses vêtements. Ensuite, après un temps d’attente considérable, Ukemochi apparut en personne. Sans aucun mot particulier de remerciement pour le long voyage et sans la moindre parole de salutation, un repas sommaire fut servi. Il s’agissait du menu le plus fruste, fait seulement de riz et d’un bouillon de légumes, le tout servi sur des nattes de paille.

Pour Tsukiyomi, habitué aux délicieux banquets de la cour, ce repas était plus une insulte. Bien plus, la coutume impensable d’utiliser des déchets humains comme engrais pour les cultures n’était pas ce qu’appréciait Tsukiyomi. Incapable de comprendre la nature frugale d’Ukemochi, Tsukiyomi finit par exploser de colère devant ces manques innombrables de courtoisie.

« Espèce de malotru ! Ce repas dégoûtant, je ne voudrais même pas cracher dessus ! » rugit-il en frappant du pied l’écuelle du repas. Se dressant sur ses pieds, il dégaina son épée et tua Ukemochi sur le champ.

Tsukiyomi repartit rapidement vers la cour où il fit rapport à Amateru sur le traitement impoli qu’il venait de recevoir. Ayant écouté le récit en silence, Amateru fixa sur son frère un regard d’étonnement mêlé de perplexité.

« Tu n’es qu’un misérable scélérat, incapable de discerner entre le bien et le mal » dit-il d’un ton inhabituel de réprimande. « Tu as commis un crime qui ne peut être réparé. Je ne veux plus jamais voir ton visage, Va-t-en ! »

En partie à cause de ceci, Amateru abandonna temporairement la gestion des affaires politiques pendant le jour et il ne vint plus à la cour que la nuit.

Pour expier la mésaventure de Tsukiyomi, Amateru nomma Amekumado comme son nouvel émissaire et il l’envoya à nouveau au pays d’Ukemochi.

A son arrivée, Amekumado constata que Kada (Kadamaro) avait pris la succession d’Ukemochi, son père décédé. Soucieux d’éviter tout incivilité cette fois, Kada respecta rigoureusement les coutumes de la cour et il accueillit le groupe avec une grande courtoisie. Les deux établirent de bonnes relations et ils se promirent de se rencontrer à nouveau. Comme cadeau à remettre à Amateru, Kada offrit des graines de riz non décortiquées et soigneusement sélectionnées. Amekumado rapporta ces semences et immédiatement Amateru publia un décret. Les chefs de tous les villages du pays devaient se rassembler, les semences leur seraient distribuées et, à leur retour dans leur région respective, ils devraient les planter dans leurs rizières. A l’automne suivant, ces graines produisirent des tiges de riz chargées de lourds épis et tout le pays bénéficia d’une riche moisson. Le territoire retrouva sa prospérité, la vie des gens connut à nouveau l’abondance et la paix fut rétablie dans tout le pays.

Entre-temps, Kada fut le premier à imaginer la technique qui consiste à placer les cocons bouillis dans la bouche pour les mouiller en extrayant les fils de soie. Il enseigna au peuple les techniques de la sériciculture et dissémina le savoir-faire relatif à l’élevage des vers à soie. Jusqu’à cette époque, les gens ne portaient que des vêtements de chanvre ou de coton. Mais de nouveaux habits de soie délicate apportèrent une touche de luxe à leur existence. Longtemps après, Kada est encore révéré comme le « protecteur du peuple ».

(Les combats contre les Six Hatare)

A une époque de profonde infortune, Kada avait évité une crise nationale en offrant des variétés de riz très rentables. Il en vint ainsi à être impliqué dans l’administration de la cour centrale en qualité de ministre important. Mais le règne d’Amateru n’en était pas pour autant paisible et tranquille.

Six groupes de rebelles, appelés ‘hatare’, se soulevèrent en même temps en différents endroits du pays et s’attaquèrent à la cour d’Amateru dans l’idée de renverser son administration. Parmi ces ‘hatare’, une bande dirigée par trois frères était particulièrement redoutable. Partie du Kyushu, elle avait franchi le détroit pour attaquer la région de Hanayama (actuellement l’arrondissement Yamashina de Fushimi à Kyoto) dans le centre du pays. Ils étaient connus comme les Kikumichi (Kitsune et Kikutsune) et, à ce moment même, ils assemblaient une armée de rebelles sur la lande de Hanayama et ils se préparaient à attaquer la capitale.

Une série de messagers rapides transmirent à la cour des informations précises sur l’ennemi. Entre-temps, les gens ordinaires tombés victimes de la progression des insurgés ne cessaient d’adresser des appels angoissés et la cour connaissait un grand émoi, ne sachant comment faire face à la situation.

Amateru donna à Kadomaro, descendant d’Ukemochi, l’ordre de surveiller les mouvements de l’ennemi dans son propre pays et de lui fournir des renseignements. Dans la fleur de l’âge, Kadamaro accepta ce défi et il se mit immédiatement en marche avec une armée de nobles. Arrivés à la lande de Hanayama, ils se frayèrent un chemin à travers les marais, mais découvrirent que les Kikumichi avaient transformé le paysage environnant, provoquant la floraison extravagante de chrysanthèmes de toutes les couleurs. Pour accroître encore la confusion, les ‘hatare’ faisaient changer progressivement la couleur des fleurs. Fascinés par ces métamorphoses incroyables, les nobles se trouvèrent soudain entourés par des dizaines de milliers de guerriers Kikumichi et dans l’impossibilité de bouger. Puis, des jeunes filles superbes sorties de nulle part se mirent à danser au son d’une musique ravissante, se déployant dans toutes les directions. Pendant tout un temps, les nobles étaient désespérément envoûtés par un monde de magie et de fantaisie.

Tout à coup, de gros nuages s’amoncelèrent et l’obscurité totale s’étendit au point d’empêcher toute progression. Puis, une multitude de torches enflammées apparurent sur toute la plaine et les montagnes tandis que le ciel nocturne était sillonné par la lueur de lucioles. Des feux rageurs éclatèrent dans l’air, accompagnés de rires moqueurs. A peine ceux-ci eurent-ils disparu qu’une volée de pierres bleues s’abattit sur la tête des nobles atterrés. Se voyant dans l’impossibilité d’avancer, l’armée du souverain n’eut d’autre choix que de battre lentement en retraite. Kadomaro repartit seul vers le palais pour faire rapport à Amateru sur la situation.

Entendant le compte-rendu, Amateru réfléchit brièvement avant de donner ses ordres. « Sans aucun doute, c’est la sorcellerie des Kikutsune. Leur nom ressemble aux mots ‘kitsune’ (renard) et ‘kutsune ‘ (blaireau). Comme un arbre (‘ki’ ou Est) pousse à partir de sa racine (‘ne’ ou Nord), dans notre calendrier, l’Est suit le Nord et il passe à l’Ouest (‘tsu’) pour revenir au Nord. Ceci nous donne ‘ki-tsu-ne’ . C’est pourquoi vous devez frire des souris (‘ne-sumi’ qui ‘vivent au Nord’) et les donner aux renards. Mais un blaireau (‘kutsune’) est différent. Il déteste la queue du feu-follet (‘kitsunebi’ ou feu-follet). Vous pouvez les maîtriser en faisant brûler des racines de gingembre. »

Après avoir reçu cet ordre, Kadamaro expliqua la nature des Kikutsune aux nobles et il repartit avec son armée vers la lande de Hanayama. Mais à nouveau, dirigés par les trois frères, les démons rebelles firent fleurir des chrysanthèmes de façon extravagante, surprenant les gens par le changement fréquent de leurs couleurs et de leurs formes.

Kadamaro éparpilla ensuite parmi les rangs de l’ennemi les souris en friture, l’arme secrète qu’avait conçue Amateru. Aussitôt, les Kikutsune se précipitèrent sur les rongeurs frits et leurs sortilèges en devinrent déréglés. C’est à ce moment que les hommes de Kadamaro lancèrent leur attaque hardie. Ayant perdu momentanément leur déguisement, les Kitsune se précipitèrent à qui mieux mieux pour s’enfuir, poursuivis qu’ils étaient par les hommes de Kadamaro. Un millier de rebelles furent aussitôt capturés et l’on se préparait à les massacrer quand un pitoyable appel à la clémence se fit entendre parmi les prisonniers :

« De grâce, laissez-nous faire acte d’allégeance envers le Seigneur Amateru en qualité de vassaux honnêtes. Épargnez-nous et nous consacrerons toute notre existence à son service. »

A ces paroles, Kadamaro fut convaincu de la sincérité de leur repentir et il dénoua les cordes qui les attachaient. En échange de son pardon, il leur ordonna de tresser une grande quantité de cordes de paille pour en faire un filet qui mesurait bien 3 ‘sato’ (environ 10 kilomètres). Ce filet allait servir pour sa prochaine stratégie.

En ce qui concerne le reste des guerriers Kitsune, Kadamaro brûla du poivre et du gingembre en s’assurant que, poussée par le vent, la fumée viendrait étouffer les insurgés. Aussitôt leur sorcellerie perdit ses effets et ils furent attaqués et chassés vers le grand filet. Au terme d’une bataille farouche, d’autres fuyards furent faits prisonniers. Et finalement, ayant recours à la même stratégie qu’auparavant, les forces du souverain pourchassèrent les trois frères à la tête des rebelles Kitsune et ils ligottèrent au moyen de solides cordes de fougères.

Pour capturer le reste des hordes de fuyards, les hommes de Kadamoro prirent l’immense filet de corde, fabriqué par les prisonniers repentis, et ils l’étendirent à travers la plaine. Ils rabattirent ensuite les rebelles vers celui-ci et ils les saisirent ainsi d’un seul coup. Pas moins de 330 mille furent capturés et garrottés. Quant aux trois frères qui les avaient conduits, ils furent jetés dans des cachots, puis remis à leur seigneur local. L’armée du souverain revint, quant à elle, à la cour où elle fut accueillie de façon triomphale.

Après les batailles, les trois frères Kiku furent emmenés comme prisonniers à Shirasu. Là, ils furent placés devant des miroirs dont le reflet fit apparaître leur aspect de renards. Pour cette raison, ils furent appelés « les trois renards ». Une assemblée des nobles fut convoquée pour décider de leur sort et de celui des 330 mille autres prisonniers. Il fut décidé que leurs forfaits étaient si graves qu’ils devaient être mis à mort.

Mais, une expression grave sur son visage, Kadamaro se mit à supplier que leur vie soit épargnée. « Ils se repentent tous de leurs méfaits, dit-il, et ils ont promis de devenir de fidèles vassaux du Seigneur Amateru. Je vous supplie d’épargner leur vie et j’assumerai personnellement la responsabilité de leurs actions futures. »

D’abord, les autres nobles ne furent pas facilement convaincus. Désespéré, Kadamaro continua de plaider pour la vie des Kitsune, répétant jusqu’à sept fois le même vœu. Finalement, voyant l’attitude de Kada qui continuait de réclamer la clémence avec tant passion, les nobles acceptèrent d’épargner les Kitsune.

Amateru, qui avait observé l’évolution des événements, énonça alors ses ordres. « Grâce à la compassion du Seigneur Kada, les trois frères et tous les Kitsune à leurs ordres seront épargnés cette fois-ci. En échange, tous auront à garder la divinité Ukemitama pour l’éternité. S’ils devaient négliger leur devoir et faire fi de notre confiance, ils seront mis à mort sur-le-champ. »

‘Dorénavant, le Seigneur Kadamaro emmènera ces hommes qui deviendront ses serviteurs et ils en fera de fidèles vassaux. »

Kada transmit le decret d’Amateru aux trois frères et il leur imposa leurs devoirs respectifs. « Le frère aîné restera à la cour pour protéger les aliments sacrés, dit-il. Le second sera envoyé dans la lande de Hanayama à Yamashiro. Et le frère cadet s’en ira à Asukano dans les pays de l’est. Tous les trois, vous aurez pour tâche de protéger les champs de riz et les récoltes contre les oiseaux et les rongeurs dans la région particulière de votre affectation. »

Depuis cet ordre du Seigneur Amateru, les Kitsune (renards) n’ont cessé de servir de gardiens d’Ukemitama, Ukemochi et Kada (les trois divinités Inari) et, à ce titre, ils ont protégé la nourriture du peuple.

(Extrait du 15ème aya de Hotsuma-Tsutae. Traduction japonaise contemporaine par Seiji Takabatake)
- FIN -

Sources:
Hotsuma-Tsutae (Archives Nationales, Tokyo) Hotsuma-Tsutae (traduction d'époque par Waniko Yasutoshi, env. 1779)


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